Jusqu’à présent, j’ai eu un parcours qui ressemblerait à un chemin de montagne, qui monte en serpentant, cheminant par de nombreux petits passages où l’on pense se perdre, et s’éloigner, pour finalement mieux se retrouver ensuite et se rendre compte que l’on a avancé.
J’ai commencé par des études scientifiques (bac biologie puis première année de DEUG B à Lyon) pour des raisons typiquement françaises de «voie royale» affublée d’office à tout élève qui tient la route. La botanique, l’écologie, l’environnement, la physique quantique m’attiraient fortement et j’ai été très déçue de constater alors qu’il fallait au moins 4 années d’études générales scientifiques qui ne m’intéressaient pas avant de pouvoir aborder ces domaines.
Je me suis donc tournée vers une profession sociale (les sentiments d’urgence et d’utilité me taraudaient) et ai fait un BTS en économie sociale et familiale (ESF), dont la finalité officielle est d’aider les familles en détresse à gérer le quotidien. Une autre déception m’attendait: celle de constater que l’Etat formait du personnel social (avec une forte conscience professionnelle et éthique), moins pour régler les problèmes de pauvreté, que pour se déculpabiliser de générer des pauvres par ailleurs, et surtout pour se protéger des critiques («on a fait cela et cela»), sans donner les moyens effectifs au personnel social d’agir réellement.
L’univers de l’économie sociale et familiale ne m’intéressait pas assez pour me conduire à la choisir comme sacerdoce. J’ai renoncé à exercer vainement dans ces conditions.
J’ai un peu enseigné l’ESF en lycée professionnel, à Belleville-sur-Saône, matière qui servait non pas à introduire la notion de gestion du quotidien aux 240 élèves de la 4ème à la terminale, mais de défouloir, au même titre que la musique ou le dessin ou les langues.
C’est alors que j’ai découvert par hasard que j’avais une facilité et un goût pour le travail manuel, et je suis partie suivre une formation en immersion en taille de pierre chez un Maître Compagnon dans l’Isère, Claude Chevènement, à Saint-Antoine l’Abbaye, avec une dizaine d’autres jeunes gens et nous avons vécu en communauté d’apprentis tailleurs de pierre pendant une petite année.
Cette formation m’a conduite à préparer et à présenter le concours de l’IFROA (Institut Français de Restauration des Œuvres d’Art, actuellement devenu Institut National du Patrimoine- département des restaurateurs), que j’ai eu en sculpture en 1993, j’avais 24 ans.
J’en suis sortie en 1997 avec un diplôme sur la conservation-restauration de sculpture, avec un mémoire ayant trait aux masques kanak, et j’ai commencé alors à exercer ma profession. J’avais 28 ans.
J’ai parallèlement continué à approfondir le modelage et le modèle vivant aux Ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris, puis j’ai commencé à expérimenter des matériaux.
J’ai de nombreux projets professionnels parallèles en cours, dont certains sont présentés dans ce site.